Changement de la reproduction humaine – Avis du CCNE
À rebours des États Généraux de la Bioéthique,
le Comité Consultatif National d’Éthique
ouvre le marché de la reproduction artificielle
et de la modification génétique
Comme cela était prévu, ce mardi 25 septembre 2018 le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) a rendu publique sa contribution au projet de révision des lois de bioéthique. Cet avis prenait théoriquement appui sur la consultation citoyenne des États Généraux de la Bioéthique(EGB) qui a eu lieu de janvier à mai 2018. Seules les propositions refusant l’euthanasie et le suicide assisté et demandant plus de soins palliatifs ont été entendues.
Sur la procréation, un avis bioéthique aux avancées transhumaines maximales
S’il n’est pas surprenant que le CCNE confirme son avis du 15 juin 2017 favorable à l’extension de la PMA aux femmes seules et en couples, il est frappant qu’aucune des demandes de la consultation des États Généraux de la Bioéthique sur le sujet du changement de la reproduction humaine – sauf la levée de l’anonymat des donneurs – n’ait été prise en compte, ni reprise dans cet avis.
Plus inquiétant encore, le CCNE y rajoute une proposition non évoquée lors de la consultation, la fécondation ou le transfert d’embryons post-mortem. Ainsi la loi va permettre de donner la vie à un enfant avec un homme inconnu mais également avec un homme mort.
Il faut y ajouter l’auto-conservation ovocytaire, ce qui revient à inciter au don d’ovules et donc à enrichir le vaste marché de gamètes manipulables : les ovocytes viennent compléter l’offre de spermatozoïdes et d’embryons congelés surnuméraires.
Avec l’extension de la recherche sur l’embryon ainsi que celle du dépistage anté-natal pré-implantatoire, toute mesure formellement rejetée par les 20 000 participants aux EGB, nous avons bien la preuve que l’on entre dans un régime autoritaire de sélection embryonnaire qui vise à connaître et modifier les données génétiques tant des parents ou des donneurs (émetteurs des gamètes) que des enfants (embryons). Le tout sous couvert de loi de bioéthique !
Deux formes de modes de reproduction, l’un biohumain, l’autre transhumain
Se pose sous nos yeux grands ouverts la question de savoir ce qui reste éthique au regard de cette évolution de la reproduction, de la modification du génome et donc de toute l’espèce humaine.
Car la sélection et le tri embryonnaires, qui seront incessamment réalisés par l’Intelligence Artificielle, aboutiront à l’eugénisme de l’augmentation génétique au profit d’un être qui ne sera plus sexué homme et femme, ni constitué même biologiquement : il sera augmenté tant au niveau de ses capacités physiques (quitte à abandonner son enveloppe corporelle biologique) qu’intellectuelles (quitte à perdre sa conscience dans une Intelligence Artificielle Forte).
On assiste donc bien, avec l’aval du CCNE, à la mise en place de deux modes de reproductions donnant vie à deux types de créatures :
• l’un naturel procréant un Etre Humain, par les corps ou la PMa des géniteurs, avec les gamètes biologiques des parents géniteurs : la BioHumanité
• l’autre artificiel produisant un Etre Artificiel, avec la PMAnonyme et l’évolution des gamètes ou embryons aujourd’hui biologiques, mais demain artificiels : la TransHumanité.
Deux formes d’opposition face au mode de reproduction du marché transhumain
Face à cela, deux formes d’opposition sont installées depuis 2013 en France.
• La première historique est politique, unanimement soutenue par les réseaux institutionnels d’Eglise et les partis politiques socio-conservateurs : de La Manif pour Tous et ses associés aux Républicains, UDI, Debout la France, PCD,Rassemblement National, tous défendent la procréation biologique dans le seul couple conjugal homme-femme, où la PMA ne peut être que médicale, y compris avec des dons anonymes (0,16% des naissances et 5% des PMA en 2015).
Donc 95 % des PMA sont faites avec les gamètes des géniteurs.
Or ces associations et partis ne proposent jamais la PMA avec géniteurs pour les femmes célibataires ou en couples souhaitant avoir un enfant.
Leur seule réponse politique à la PMA pour toutes femmes est “NON” ou “on peut très bien vivre sans enfant”.
Cette opposition sans considération de la maternité des femmes vivant sans hommes crée, face au marché de la PMAnonyme du gouvernement, une discrimination sociale qui force ces femmes, sans choix d’une procréation naturelle avec géniteurs, à s’adresser automatiquement au marché de la reproduction augmentée.
Cette réponse UNANIME d’interdiction d’enfants aux femmes vivant sans hommefait de tous ses représentants officiels, associatifs et politiques, les prescripteurs par défaut du marché transhumain de la seule PMAnonyme, celui des gamètes modifiables et numérisables dans l’Intelligence Artificielle.
Dès lors, sans une information générale du public sur ce processus, se pose le grave problème du contrôle des données génétiques personnelles et de son évolution transhumaine masquée, rejetée unanimement lors des EGB.
• La deuxième opposition citoyenne est récemment née dans les manifs de novembre 2012 et janvier 2013 et se regroupe essentiellement à L’Avenir pour Tous de Virginie Tellenne-Frigide Barjot et Xavier Bongibault.
Pour éviter la souffrance des femmes sans enfants et celle des enfants sans père, pour éviter la disparition des géniteurs hommes et l’apparition du marché des gamètes numérisées et des données personnelles sur internet, bref pour ralentir la mutation transhumaine de notre genre humain, cette deuxième opposition biohumaine propose de ne pas priver les mères de leurs enfants et de ne pas priver les enfants de leur père, en informant et en conscientisant les citoyens sur la procréation par CoPArentalité.
Dans ce régime sociétal inconnu des français mais pratiqué depuis longtemps par les couples de même sexe, un homme est, en amont de la conception de l’enfant, consentant pour être le père géniteur inscrit sur l’acte de naissance, et l’éducateur avec la ou les mères, selon un degré d’intervention déterminé à l’avance. Ce projet parental solidaire, ou “procréation d’amitié” s’écrit dans un contrat de co-parentalité entre le couple de femmes ou la femme célibataire et l’homme co-parent de l’enfant. Celui-ci sera bien “né d’un homme et d’une femme dans toutes les formes de familles”, tel que la foule le demandait massivement en 2013.
La nécessité d’une mobilisation commune des deux oppositions, pour trouver un consensus de procréation biohumaine, dans l’intérêt des enfants et de toutes leurs mères.
Alors que la menace de manifestations se fait entendre si le gouvernement ne reporte pas le projet de loi, L’Avenir pour Tous tient à rappeler que la puissance des mobilisations de 2012-2013 reposait sur la diversité populaire et citoyenne qu’incarnait, avec son projet d’union civile co-parentale, et les représentants homosexuels du mouvement, Virginie Tellenne-Frigide Barjot, porte-parole médiatique soutenue par l’organisation des réseaux institutionnels d’Eglise. De ce fait, ces réseaux s’étaient rangés explicitement derrière l’union civile co-parentale, et ce jusqu’au 13 janvier 2013 pour Alliance Vita, jusqu’au 23 avril 2013 pour la présidence de La Manif pour Tous, et enfin jusqu’au 26 mai 2013 pour les AFC.
Faute de place sur les podiums à partir du 5 mai 2013, les partisans de l’union civile co-parentale ont fondé le 26 juin 2013 L’Avenir pour Tous, qui est une association complémentaire de maintien de la BioHumanité, en ce qu’elle propose, face au refus des réseaux et partis traditionnels de la PMAnonyme, une PMA avec géniteurs pour toute femme.
Il est évident que sans cette complémentarité des positions, aucune manifestation ne pourra réellement prendre l’ampleur de celles de 2012-2013.
C’est pourquoi L’Avenir pour Tous vous invite à manifester leur volonté de prise de parole conjointe, chacun exposant le bien-fondé de sa spécificité, entre refus sans ou avec propositions, lors des prochaines manifestations.
Si cela n’est pas le cas, la ligne traditionnelle unique sera seule à défiler, radicalisant la demande des citoyens pour soutenir par défaut la demande économique du marché transhumain. Les conséquences politiques en seront, elles aussi, radicalisées.