Ce lundi 28 mars, à l’occasion du lundi de Pâques, Virginie Tellenne était invitée à débattre avec Nicolas Tardy-Jourbert, conseiller régionale (PCD) d’Île-de-France sur Sud radio, dans l’émission Seul contre tous au sujet de la suppression des jours fèriés chrétiens.
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L’Histoire des jours fèriés
Il y a en France, chaque année, onze jours fèriés dont six sont associées à des fêtes chrétiennes. La logique consistant à dire que ces jours fèriés doivent d’être supprimés au nom de la laïcité républicaine ne tient pas. En effet, outre le fait qu’ils appartiennent à la culture de notre Nation et dépassent largement la simple symbolique religieuse, ces fêtes ont été instaurées par des pouvoirs successifs APRÈS la révolution française.
Les fêtes suivantes sont fériées depuis l’arrêté du 9 germinal, an X (19 avril 1802) découlant du Concordat et l’article 42 de la loi de séparation de l’Église et de l’état du 9 décembre 1905. Elle ne constituent donc pas une atteinte à la laïcité.
Jeudi de l’Ascension* : jour de fête liturgique, il est la seule fête chrétienne fèriée relevant exclusivement de la pratique religieuse chrétienne.
Assomption (15 août)* : si ce jour chômé est une fête mariale célébrant Marie, sainte patronne de la France dès l’Ancien régime, et fête Nationale du Royaume de France et de Navarre, c’est Napoléon qui en a fait un jour fèrié afin de célébrer non pas Marie mais… son propre anniversaire.
Toussaint (1er Novembre)* : cette fête chrétienne est célébrée par une majorité de Français qu’ils soient chrétiens, d’autres confessions ou même athées. Fête des morts, elle permet à chacun de célébrer collectivement les défunts.
Noël (25 décembre)* : cette fête chrétienne est également célébrée par une majorité de Français. Elle relève aujourd’hui d’une fête commerciale et païenne plus que d’une fête chrétienne. Cette fête est celle des enfants.
Quant au lundi de Pâques et au lundi de Pentecôte, ils ne sont pas des jours de fêtes liturgiques mais ont été instaurés comme jours de repos en 1886 par le gouvernement républicain de Freycinet.
Catholicisme et république
Le catholicisme est la religion de la médiation entre Dieu et les Hommes par la naissance de Jésus, vrai Dieu et vrai Homme. Elle est la religion de l’ouverture aux autres ainsi que de leur accueil, le pape François exhortant chaque catholique à « aller aux périphéries existentielles ». C’est également la religion de la paix et de la Vie elle est donc source d’apaisement. Face aux dangers actuels (fondamentalisme religieux, terrorisme,…), il faut favoriser l’apaisement.
La réligion et la culture catholiques ont été inculturés dans la République, Jean-Pierre Mignard conseiller et proche de François Hollande dit même que « la France est consubstencielle au christianisme ». La France est devenue chrétienne lors du baptême de Clovis, en 496. Après la révolution, quoiqu’étant profondément hostiles à l’Église, les fondateurs de la République française, se sont largement inspirés des fondements chrétiens. Que ce soit la devise républicaine Liberté Égalité Fraternité qui s’inspire de la Trinité, la déclaration des Droits de l’Homme, le mariage républicain (jusqu’au vote de la loi Taubira dite de « mariage pour tous », le 17 mai 2013) ou encore la Sécurité sociale sont tant d’exemple de l’inculturation du christianisme au cours de l’Histoire de la Répubique.
La laïcité
La laïcité est un principe profondément chrétien, inventé par Jésus Christ lui-même : « Eh bien, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Lc 20, 20-26 ; voir également Mc 12, 13-17 et Mt 22, 15-22)
La laïcité républicaine, instaurée en 1905 par la loi de séparation de l’Église et de l’état prévoit la séparation des pouvoirs politiques et religieux tout en garantissant le libre exercice des cultes.
Aujourd’hui le principe même de la laïcité est menacé par ceux qui prétendent la défendre. Ils usent de la laïcité pour tenter d’effacer les religions. Ils affirment avec le principe de laïcité, l’universalité de la République. Paradoxalement, ce principe n’est pas laïc mais instaure une théocratie républicaine.
La défense de l’identité culturelle chrétienne, sans tomber dans le piège du repli identitaire. L’ouverture chrétienne permet de ne rejetter personne et notamment les musulmans modérés qui ne souhaitent pas voir s’instaurer un vide religieux, informe et sans valeurs. L’affirmation des valeurs que sont la défense de l’Humain, de la Vie, principe même du christianisme permet d’empêcher la propagation des pensées islamistes radicales.
La tentation laïciste
Aujourd’hui se lève ici et là la volonté de laïciser la société française. Certains, comme Kévin Michel sur Sud radio défendent l’idée d’une suppression des jours fèriés chrétiens. Hors ce qu’ils appellent laïcisation de révèle donc être un recul de la laïcité et donc un recul de la démocratie.
D’autres défendent l’idée d’une possibilité pour chaque Français de disposer d’un nombre de jours de congès, remplaçant les jours fériés, qu’il puisse utiliser aux dates qu’il souhaite. Les jours fèriés imposés permettent de faire vivre un repos collectif. Les supprimer ferait courir un grand risque à notre Nation, celui de l’individualisme qui conduirait au communautarisme, pire danger en ces temps troublés.
La proposition de Virginie Tellenne et de L’Avenir pour Tous
Il faut veiller à ne pas tomber ni dans la déni culturel chrétien, ni dans le repli identitaire. Virginie Tellenne formule une proposition intermédiaire, laïque et réaliste.
Remplacer les deux jours fèriés ne correspondant pas à une date de fête liturgique chrétienne que sont le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte par des dates correspondant aux deux autres cultes du livre :
- Le lundi de Pâques pourrait être remplacé par le vendredi Saint, fête liturgique chrétienne et jour de prière pour les musulmans.
- Le lundi de Pentecôte pourrait être remplacé par un samedi, correspondant au Shabbat chez les juifs.
- Le jeudi de l’ascension restant en place et étant le jour accordé aux chrétiens.
La voici la vraie laïcité !