Deux ans jour pour jour après la manifestation historique du 24 mars de 2013 à Paris, qui avait rassemblé 1,4 millions de personnes sur l’avenue de la Grande Armée pour la défense de la filiation et de l’engendrement humains avec les couples homosexuels, L’Avenir pour Tous était invité hier soir à Nantes pour un nouveau Débat de L’Avenir.
C’est en plein centre de la ville, à la Brasserie Les Montys, que des cadres et sympathisants de L’AVenir pour Tous, le courant de réforme de la loi Taubira, et de La Manif pour Tous, qui réclame son abrogation, ont pu, pour la première fois en régions, faire un bilan des deux années passées, et tracer des perspectives pour 2017. Ainsi, réunis par Virginie Tellenne et Xavier Bongibault, présidente et secrétaire général de L’Avenir pour Tous, Cédrick Bureau et Louis Musnier, responsables locaux de La Manif Pour Tous 44, Emmanuel Tranchant, président du Cercle Jean-Paul II, François Bro de Comères, membre de Sens Commun, Françoise de Portzamparc, présidente de Familles de France 44 et responsable locale de L’Avenir pour Tous, et avec l’aide active et roborative d’Annick Le Ridant, soutien constant de L’Avenir pour Tous, tous ont pu donner leur point de vue sur l’évolution du mouvement premier et débattre avec chaleur des perspectives d’avenir.
Virginie Tellenne et Xavier Bongibault, ont ainsi rappelé que l’union civile en mairie pour les couples homosexuels, sans changement de filiation pour les enfants qu’ils élèvent, était consubstantielle à leurs personnes et était ainsi systématiquement présente dans les discours et écrits qu’ils produisaient lorsqu’ils étaient à la tête de La Manif Pour Tous, du 5 septembre 2012 au 23 avril 2013. Pour eux, c’est cette mesure non discriminatoire des couples homos qui a fait émerger de la défense du mariage homme-femme une impressionnante vague citoyenne, inédite en France depuis 50 ans. S’appuyant sur des sondages de 2013 (IFOP/VA), 2014 et 2015, (LMPT et LAVT), Virginie Tellenne a fait la démonstration que, dans la population française comme dans celle de LMPT et des catholiques de France, il existait une majorité politique aujourd’hui diffuse et silencieuse pour la réécriture de la loi Taubira sous forme d’une union homosexuelle égale en mairie, qui, préservant le modèle du mariage homme-femme procréatif, rétablit l’universalité de la filiation homme-femme biologique sans nier la dualité des orientations sexuelles.
Xavier Bongibault a rappelé que L’Avenir pour Tous était l’ « âme originelle » du mouvement de 2013 et une personne morale laïque indépendante des lobbys, des partis et de la doctrine morale de l’Eglise, mais que ce courant citoyen transpartisan trouvait son inspiration poléthique dans la doctrine sociale, à la lumière l’Evangile. Il a alors présenté le programme de L’Avenir pour Tous qui établit une hiérarchie de trois piliers juridiques pour cette restauration du primat de l’identité homme-femme qui garantit l’égalité des orientations sexuelles :
1 – au niveau international, par l’inscription de l’identité homme et femme de l’humanité dans la déclaration universelle des droits de l’Homme
2 – au niveau national, par l’inscription de la filiation biologique garantie par l’institution du mariage homme-femme dans la constitution
3 – au niveau légal, par l’inscription dans la loi Taubira d’une union maritale égale en mairie, avec mandat d’éducation pour le conjoint éducateur.
4 – Par ces trois mesures, la filiation biologique de chaque enfant est rétabli sur son acte de naissance et ne peut plus être ensuite modifiée.
A propos du morcellement du mouvement depuis la scission en myriade de micro-partis et associations, Virginie Tellenne a salué la coexistence d’entités décidées à défendre le rétablissement de la filiation biologique et la non-marchandisation de l’Humain, mais a mis en garde contre l’absence de pluralisme dans les solutions préconisées. En l’absence de la voix publique de l’Avenir pour Tous, boycotté par les medias depuis 2013, et sans la possibilité depuis deux ans de réunions publiques communes avec les autres associations et micro-partis, les Français ne perçoivent sur le sujet de l’Humain et de la loi Taubira qu’un unanimisme abrogationniste entretenu à dessein par le pouvoir pour radicaliser l’opinion et faire monter le FN : le pouvoir et les entités post-manifs, refusant tous de promouvoir une union homosexuelle alternative que seul promeut l’Avenir pour Tous comme garantie de l’adhésion de la majorité des Français au retour à la filiation bio, ils organisent mécaniquement un transfert des sympathisants LMPT vers le Front National et une réduction définitive du large mouvement des Consciences à un pourcentage à 1 chiffre. Or, le FN ne donne pas plus d’assurance d’abroger la loi, mais étant minoritaire et contesté idéologiquement, il réduit le sujet de l’Humain à un domaine « tabou » et médiatiquement intouchable, et compromet ainsi, comme pour l’immigration ou le débat sur l’Euro, toute possibilité pour un futur parti majoritaire de se saisir à nouveau de ces débats pourtant exigés par une majorité des Français. A l’appui de cette analyse, la révélation du nombre des candidats en Loire Atlantique ayant signé la Charte LMPT a confirmé cette analyse : sur 65 signataires, 44 étaient FN et 21 UD. La charte départementale défend exclusivement un principe familial biologique unique, sans possibilité de reconnaissance légale pour des couples homosexuels ni d’autres formes de foyers.
Après que Xavier Bongibault a passé en revue la réalisation des tous les engagements du candidat Hollande en lois libérales-libertaires, toutes votées en rafale à partir de la scission du mouvement en avril 2013 et de l’émergence de la seule parole abrogationiste, Virginie Tellenne a conclu que c’est bien cet engrenage inexorable « pouvoir libéral-libertaire – opposition religieuse radicale – opposition politique inexistante » qui conduit à la disparition de la loi « naturelle » de l’Humain au profit de la loi « technicisée » du marché, qui le réduit à un bien de consommation : cette disparition se produit sous le double jeu de la condamnation médiatique idéologique de toute norme supérieure défendue par la religion catholique, condamnation elle-même aggravée par l’attitude intransigeante vis-à-vis de certaines minorités par ces entités abrogationistes qui imposent la « loi naturelle » de façon radicale, comme pour le refus de toute union homosexuelle.
Répondant à la demande générale d’unité de la base, tous les militants LMPT et LAVT présents hier soir à Nantes ont admis que le temps des querelles et des divisions devaient cesser, car seule la coexistence publique et pluraliste des différentes sensibilités du mouvement de 2013, avec la reconnaissance de l’Avenir pour Tous comme partenaire indispensable, permettra de retrouver pour 2017 une majorité, qui, à l’instar des manifs des 13 janvier, 24 mars et 26 mai 2013, aura une représentativité capable de permettre le retour à la filiation biologique. Ainsi pourra-t-on envisager d’inverser le mouvement inéluctable de la trans-humanité sans conscience.