Soucieux du contenu des ateliers «ABCD de l’égalité» expérimentés dans des écoles maternelles par l’Éducation nationale comme de la dégradation du climat social en France, marqué par un fort vote contestataire aux derniers scrutins et un divorce entre l’exécutif et la population, l’Avenir pour Tous a adressé une lettre au ministre de l’Éducation national Benoît Hamon.
Paris, jeudi 12 juin 2014
A l’attention de Monsieur Benoît HAMON,
ministre de l’Éducation nationale
Objet : demande de rendez-vous avec les représentants de l’Avenir pour Tous sur les ateliers « ABCD de l’Egalité »
Monsieur le Ministre,
Porte-parole des manifestations millionnaires défendant l’identité humaine homme et femme de 2013 sans discriminer les couples homosexuels, nous souhaitons, avant toute chose, vous assurer du profond respect que nous avons à l’égard de votre fonction et de la conscience que nous avons de la complexité de la tâche éminemment honorable qui est la vôtre.
Aussi, dans l’intérêt de tous, et avant tout de celui de notre pays qui, depuis deux ans, est entré dans une grave crise de société aux conséquences que nous voyons se dessiner à chaque scrutin, nous nous adressons à vous avec l’intention réelle de construire un dialogue constructif et apaisé : loin de toute opposition systématique, nous prenons acte de votre volonté de permettre aux collectivités locales une application souple de la réforme des rythmes scolaires.
Lutter pour l’égalité socio-professionnelle entre hommes et femmes est primordial : en cela, nous soutenons tout à fait l’initiative de l’Éducation nationale de mettre en place des projets qui, dans la limite de ses compétences, sensibilisent les enfants dès le plus jeune âge à réduire les inégalités économiques et sociales existantes entre hommes et femmes à maturité. Toutefois, vous savez comme est connexe la question de la remise en cause de l’identité sexuée par une substitution de celle de genre : nous sommes très attentifs à ce que, dans le cadre des « ABCD de l’Egalité », nos enfants ne deviennent pas les cobayes d’une « déconstruction » des stéréotypes socio-économiques qui aboutisse en fait à une perte de conscience de leur identité sexuée fille ou garçon, le tout contre la volonté de leurs parents.
De ce point de vue, l’action de votre prédécesseur a semé le doute parmi nos concitoyens : nombreux sont ceux qui ont cru voir l’État se substituer au rôle premier des familles : l’éducation morale, philosophique et affective de leurs enfants.
Aujourd’hui, la mise en œuvre des « ABCD de l’égalité » sans la nécessaire consultation des parents donne lieu à des inquiétudes légitimes. Elles sont accentuées par la polémique autour des excès des «JRE» (Journées de Retrait de l’École) organisées par Mme Farida Belghoul, proche de certaines personnalités aux discours discriminants.
Retirer de façon unilatérale les enfants de l’école contribue à briser le lien de confiance indispensable entre les parents, l’élève et le personnel éducatif : par ces actions, c’est tout le crédit de l’Éducation nationale qui se voit entamé, notamment auprès des familles musulmanes. Nous condamnons fermement ce genre d’initiatives.
Cependant, Monsieur le ministre, la situation politique en France au lendemain des élections européennes est plus que préoccupante, notamment parce qu’elle a aussi parmi ses multiples causes la controverse aigüe sur ces questions existentielles et sociétales non résolues. Nous espérons grandement qu’aucun responsable politique et gouvernemental actuels ne saurait être assez imprévoyant pour ne pas tout mettre en œuvre face à la montée programmée et que nous souhaitons voire restée sous contrôle du Front national.
En tant que porte-parole de millions de familles françaises démocrates qui se sont légitimement mobilisées contre ces changements unilatéraux de société et ne se sont pas senties écoutées par le gouvernement, il est de notre responsabilité de proposer une solution de désescalade de ces tensions dues à un manque de considération à l’importance qu’attache une très grande partie des Français à ces questions sociétales fondamentales.
Nous vous proposons de renouer avec ces familles en émoi, comme Mme Laurence Rossignol l’a fait récemment, et nous l’espérons, le fera sans doute encore lors de l’examen de la loi Famille en discussion.
C’est pourquoi nous venons aujourd’hui, en ce jour de présentation de votre apaisante mise en œuvre des rythmes scolaires, mais forts de la demande de plusieurs milliers de personnes via la pétition que nous avons mise en ligne, vous demander de reprendre le débat avec nous sur les ateliers extra-scolaires d’éveil à l’identité sexuée et de genre qui ont, si on n’y prend garde, des conséquences importantes sur l’éducation affective et sociale de nos enfants.
Désireux de pouvoir ainsi calmer avec vous les inquiétudes des familles et permettre d’améliorer les questions sociétales non résolues, nous sollicitons un entretien de votre part et serons heureux de pouvoir vous exposer au plus vite et de vive voix nos motivations et préconisations.
Dans cette attente, nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de toute notre républicaine considération.
Virginie Tellenne, dite Frigide Barjot
Xavier Bongibault, Plus gay sans mariage
Laurence Tcheng, Pour une gauche vitale
Marie Pette, Les Voix de l’adoption
Jean-Marc Veyron Lacroix, Homovox
Géraldine Chamussy, Pour un Droite humaine