Un an après, les marches millionnaires initiées par Frigide Barjot, Xavier Bongibault et Laurence Tcheng ont bouleversé la majorité de François Hollande dans les urnes.
Mais le Président de la République ne veut toujours pas entendre le message historique des millions de français du Mouvement des Consciences et de l’Humain. Il a nommé Manuel Valls, responsable de la radicalisation du mouvement de 2013, Premier ministre, et décide de ne rien changer à son « pacte de société »
L’Avenir pour Tous se félicite du message historique, à la hauteur du mouvement qui s’est levé l’année dernière, que les Français ont relayé hier au président de la République et au gouvernement lors des élections municipales.
La première leçon est le taux d’abstention record, qui prive tous les élus d’un blanc-seing sans partage. Désormais, leurs promesses de campagne doivent être réalisées, et nous y veillerons particulièrement à l’Avenir Pour Tous dans un suivi permanent auprès des élus.
La deuxième, c’est la réaction par un vote massif contre les candidats de la majorité présidentielle face à la surdité du gouvernement à l’égard des millions de Français qui se sont mobilisés contre le changement de droit civil, de la filiation à l’ouverture de la procréation artificielle (PMA pour les femmes, GPA pour les hommes) prévue dans la loi Taubira.
En effet, une très grande majorité des ténors politiques, dont Jean-François Copé, président de l’UMP, qui se sont engagés avec leur parti très tôt contre l’ouverture du « mariage pour tous », ou pour des droits d’union égaux en mairie en une « Alliance civile » comme Nicolas Dupont Aignan de DLR, ont été largement élus ou réélus avec des scores particulièrement élevés. A l’inverse les candidats promoteurs de la loi qui change la filiation humaine, et notamment les ministres ou les proches de François Hollande essuient de gros échecs, comme Bernard Poignant à Quimper, ou Pierre Moscovici à Valentigney. Cette réalité a été confirmée par un sondage Harris-Interactive pour La Croix, pour 42 % des catholiques pratiquants réguliers et 45% des athées, la position des candidats sur le mariage homosexuel a joué un rôle important dans leur choix.
Que tous les artisans de cette victoire sans précédent au bout de deux ans de mandat en soient ici remerciés.
Une défaite injuste à Paris
À Paris, l’Avenir pour Tous déplore l’attitude de certains des leaders de la contestation de 2013 qui ont appelés ouvertement à s’abstenir ou même à faire battre Nathalie Kosciusko-Morizet, pourtant opposée à l’adoption plénière, à la PMA et à la GPA pour les couples de même sexe sans supprimer leurs droits d’union. C’est une responsabilité majeure dans l’élection d’Anne Hidalgo, pourtant pro-PMA et pro-Loi du Genre. Si tous avaient appelé à faire élire les listes NKM, la victoire nationale aurait été totale et aurait permis une action forte et commune pour demander un arrêt des mesures sociétales et un referendum sur la loi Taubira. Force est donc de reconnaître une puissante capacité de nuisance de certains porte-parole farouchement opposés à l’union civile.
Pour autant, la victoire de Madame Hidalgo n’est pas aussi fracassante que l’annonçaient les sondages. L’Avenir pour Tous, avec ses faibles moyens, s’est énergiquement engagé sur le 15ème dans la campagne parisienne par tractage, collage et réunions d’appartement expliquant les positions de NKM sur le mariage. Dans l’arrondissement de Frigide Barjot où se présentait la future maire Hidalgo, la liste menée par Philippe Goujon dépasse les 60%, progressant de plus de 10 points. Anne Hidalgo tombe même à 22 % dans le bureau de vote de Frigide Barjot. Aujourd’hui la dynamique engagée par la droite à Paris est réelle : elle rééquilibre le Conseil de Paris (91 Gauche, 71 droite) avec notamment le basculement au second tour du 9e arrondissement au profit de la candidate UMP Delphine Bürkli. Cette avancée de la droite est notamment due aux prises de positions répétées d’Anne Hidalgo en faveur de la PMA et des ABCD de l’égalité qu’elle a mis en place.
Plus grave encore est l’autisme dont fait preuve le président de la République dans sa déclaration télévisée censée répondre à la demande du peuple. En rendant hommage à Jean-Marc Ayrault pour le courage qu’il a eu en engageant « des réformes qui feront honneur à celles et ceux qui les ont proposées et votées » et en soulignant qu’il gardera ce cap, il est clair que le président assume la loi Taubira dans son intégralité, filiation et procréation comprises, et accentue le caractère provoquant de sa déclaration par le choix de Manuel Valls comme premier ministre. Cela sera perçu par beaucoup comme une véritable atteinte aux manifestants qui ont été ignorés en nombre et malmenés physiquement l’année dernière par l’ex ministre de l’Intérieur, qui s’est appliqué ainsi à diviser le mouvement en radicalisant une partie des organisateurs qui sont devenus ouvertement opposants à l’union civile. Ceux-là même qui viennent de faire élire Anne Hidalgo. L’insistance mise par François Hollande dans la « lutte contre les discriminations et les communautarismes » est assez claire pour désigner, tandis que L’Avenir pour Tous est écarté du débat public et des medias au profit de la Manif pour Tous, la lutte contre le vrai mouvement global non-homophobe de 2013.
Pour autant, L’Avenir pour Tous, lui, a entendu l’appel au dialogue et au respect de chacun, et prend le président de la République et le Premier ministre au mot. S’ils sont prêts à faire des « inflexions », nous souhaitons leur rappeler les sujets sur lesquels infléchir :
- L’arrêt définitif du « pacte sociétal » que sont les ateliers « ABCD », la PMA, la GPA et l’euthanasie sans une concertation prenant en compte tous les courants de pensée
- L’ouverture sur ces sujets d’ « Etats généraux des Familles » prenant en compte tous les courants de pensée
- La mise en place d’un référendum pour la réforme de la loi Taubira dans le sens de la Charte de L’Avenir pour Tous qui propose la constitutionnalisation du mariage et une loi d’Alliance civile égale en mairie.
- Par ailleurs, l’Avenir pour Tous enverra sa charte à tous les nouveaux maires, grands électeurs au Sénat, assortie d’une demande de rendez-vous pour leur expliquer son action de suivi des élus pour la réforme de la loi Taubira et le dialogue indispensable à l’apaisement du pays.
Frigide Barjot commencera ce tour de France par Toulouse et ira féliciter le tombeur de la ville rose, Jean-Luc Moudenc (UMP), qui a fait toutes les manifs de 2013 derrière elle.